A l’exposition From Eery to Endearing: Yokai in the Arts of Japan de l’Edo Tokyo
Museum, j’ai croisé ce très beau personnage. Quelle est la nature de ce
squelette sous la lune à la posture parfaite ? Comme celui à la couronne
de roses du Rubaiyat d’Omar Khayyam, comme
ceux aux crânes ornés de la Santa Muerte, comme le spectre de Tappington qui observe coquettement sa mise
dans un miroir, ou comme Kriminal le plus beau costume des fumetti neri, notre squelette d’Edo est d’abord un dandy. Il semble
avoir conservé juste ce qu’il faut de chair pour s’en faire un pantalon sur mesure et une chemise de soie délicatement plissée. Parfaitement japonais,
il a compris que la beauté résidait dans le retrait de l’inutile. Pourquoi, une
fois mort, s’embarrasser d’une peau spectrale ou d’un visage ? Le
squelette n’a aucune nostalgie de son apparence passée.
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