lundi 14 mars 2022

Ce blog a sept ans !

Jours étranges à Tokyo, créé en mars 2015 a désormais sept ans. 



Si je fais un petit historique, il y eut d’abord Les Films libèrent la tête qui a compté 465 billets entre le 31 mars 2009 et le 20 décembre 2013. Il s’agissait d’un blog un peu fourre-tout où le cinéma côtoyait l’illustration… et bien souvent n’importe quoi. Il marchait bien car je scannais mes propres images qui étaient relativement inédites. A l’époque où Pinterest et Tumblr balbutiaient, les photogrammes, les photos rares et insolites étaient très recherchées. Mon premier scanner ayant un léger défaut il m’arrive encore d’en reconnaître certaines. 






Les Films libèrent la tête était en fait devenu impraticable et trop tourné vers l’iconographie au détriment des textes. Je ne percevais plus son identité et le sabordais donc en pleine gloire ! Après quelques expériences de courtes durées (un blog de critiques, Journal de l’année des 13 lunes), je décidais de dédier un blog à la culture japonaise.



Le titre, Jours étranges à Tokyo, était un mélange entre Strange Days des Doors pour l’insolite, et Jours tranquilles à Clichy d’Henry Miller. Je m’imaginais bien à Tokyo comme Miller à Paris, hantant les bas-fonds et menant une vie d’écrivain alcoolique et désargenté. Dans mes fantasmes bien sûr. Je rapatriais sur ce nouveau média une grande partie des billets japonais des Films libèrent la tête, et partais à l'aventure.

Au fond pourquoi écrire un blog ? Je devais bien un jour me poser la question.

Il est pour moi un média, un carnet de voyage, un bloc-notes et, pour qui sait lire entre les lignes, un journal intime. Malgré mon travail dans la presse et la rédaction de mes livres, je ne l’ai jamais abandonné même si je l’ai parfois délaissé. Je sais que beaucoup de blogueurs de la même époque se sont tournés vers Facebook (ou pire Twitter), séduits par la réactivité, le dialogue et une meilleure audience. J’ignore presque totalement qui consulte mon blog et les commentaires sont rares mais ce machin ringard a finalement pris un peu de cachet au milieu de la cacophonie des réseaux sociaux. Le temps passé à écrire un billet, le manque flagrant d’humour (alors que je suis très drôle sur Facebook, si si), le choix des photos, et la réelle satisfaction au moment où je le mets en ligne ont ce côté laborieux de l’internet d’avant Zuckerberg. 

Au milieu des affaires courantes, il est  un moment de pause et une façon de revisiter le Japon. De le recomposer à partir des films, des livres, des images et des figures aimées. Même si aux Cahiers, je me suis beaucoup consacré au cinéma japonais, au fond j’avais aussi envie de prendre cette fameuse « voie oblique » pour traverser le pays. Parler du Japon des yakuzas, du Japon des travestis, du Japon des bars, du Japon des fantômes et des écolières. Je sais qu’il y a un côté foncièrement markerien dans la liberté qu’offre ce média. La statue d’une déesse, croisée dans un petit temple de Shinjuku, entre les clubs érotiques et les love hotels, mérite forcément que je lui consacre quelques lignes.

Et puis avouons-le, c’est aussi une façon de calmer ma graphomanie. 


J’ai choisi dix articles pour fêter cet anniversaire.

Cliquez sur le titre


Miwa, un dandy japonais



Golden Gai is the space



Encore une histoire de fantômes à Golden Gai





Morita Doji, la chanteuse évaporée




Richard Brautigan, encore une histoire de fantômes à Tokyo



La voie oblique




Le monde de Rina Yoshioka



L'érotisme noir de l'ère Showa



Benzaiten, protectrice de Kabukichô



Elle est morte après la guerre