ABC’s of Death (2012) : les
26 lettres de l’alphabet pour 26 façons de mourir par 26 cinéastes d’horreur. A côté de Cattet & Forzani, Ti West, Ben Wheatley ou Adam Wingard, le
cinéaste kamikaze Yoshihiro Nishimura
(Tokyo Gore Police, Helldriver) signe avec un pamphlet de 5mn50 : « Z » pour Zetsumetsu
(destruction totale). Ici, Nishimura filme le post Fukushima comme un mélange
de théâtre underground et de manga hentaï,
avec un sens du grotesque que n’égalent que les mensonges de TEPCO sur les
fuites radioactives. Dans les sous-sols d’un Tokyo irradié, on croise des
versions nippones de Dr. Folamour et d’Ilsa, l’héroïne d’une série scandaleuse
des 70’s. L’infâme « louve des SS
», arbore toujours son uniforme nazi mais devint une poupée blonde (la
délicieuse "Je$$ica") dotée d’un pénis démesuré (nos amis otakus
connaissent bien les futanari, ces femmes super-phalliques). La croix gammée,
qui orne la casquette d’Ilsa-chan, se métamorphose pour former l’idéogramme du
riz, désignant également les américains, confondant ainsi les deux alliances
maudites du Japon : le nazisme et l’impérialisme dont Fukushima est la
conséquence. "Je$$ica", mutante décérébrée de l’industrie nucléaire,
éjacule du riz contaminé que dévorent des cobayes humains affamés. Dr.
Folamour, alors pris d’une érection incontrôlable en guise de salut nazi, se
dresse de son fauteuil roulant et, prêtant serment à l’Empereur, déclare que le
Japon souverain se relèvera ! Que les amateurs de subversion carabinée se
rassurent, le professeur Choron va bien et vit à Tokyo. Hara-kiri !
(paru dans Chronicart n°8, janvier 2013 )
(paru dans Chronicart n°8, janvier 2013 )