Des
illustrations de Romain Slocombe pour Folio, ma préférée est sans doute celle
du Marin rejeté par la mer de Mishima, avec ses couleurs incroyablement
vivantes et sa ligne claire. L’avantage de ces illustrations est bien sûr qu’on
peut les «saisir» et qu’elles sont chargées de la dimension du texte. Aujourd’hui, je me rends compte
combien ces illustrations furent une première approche du cinéma japonais et
constituaient les affiches idéales d’ adaptations rêvées.
Au
début des années 90, je découvrais au Studio Keaton, un petit cinéma
d'Aix-en-Provence, la première vague de Roman Porno Nikkatsu. C'est Romain Slocombe qui avait conçu les premières pages du dossier de presse. En feuilletant
des celluloïds, on pouvait déshabiller sa propre actrice pink .
Cette première save de Romans Pornos comprenait trois films de Noboru Tanaka, Confidentiel : Marché sexuel des filles (1974), La Maison des perversités (1976) et La Véritable histoire d’Abe Sada (1975).
Il y avait aussi la Rue
de la joie (1974) de Tatsumi
Kumashiro et la La Barrière de chair (1964)
de Seijun Suzuki (qui n’est cependant pas un Roman Porno).
La collection ne
connut pas un grand succès et il fallut attendre 20 ans pour découvrir, en DVD,
d’autres films de Noburo Tanaka. Le très noir Confidentiel
: Marché sexuel des filles n’a
cependant pas été réédité. Tanaka quittait pour un temps ses univers décadents
pour filmer un Japon contemporain en ruine : une adolescente prostituée
couchait avec son frère attardé et se suicidait en faisant exploser une poupée
gonflable remplie de gaz.
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