Ce sont les femmes de la nuit de l’ère Showa. Elles se nomment Naomi Chiaki, Eri Chiemi, Mina Aoe, Tamaki Sawa, Ako Midorikawa et sont les stars de la enka, cette chanson sentimentale parfois
matinée de pop ou de rythmes exotiques comme la bossa nova. C’est à la fin des
années 60, que les divas du blues japonais quittent leurs kimonos pour raconter
la solitude moderne dans les villes de néons, les nuits pluvieuses, et les bars
à cocktail où viennent s’échouer les office
ladies trompées, les mama-san
solitaires, les prostituées au cœur brisé … Sur les pochettes, ces femmes à la
dérive ont le regard lointain et semblent attendre un amour qui ne viendra pas.
Comme des instants prélevés à un film
imaginaire, les photos reflètent l’esthétique particulière de showa, sa mélancolie enfumée, glamour et
capiteuse. Les pochettes dessinées sont l’œuvre de Kazuo Kamimura, l’auteur du
Club des divorcés et de Fleur de l’ombre, qui lui-aussi n’a cessé de mêler son
encre aux larmes de ces miss lonelyhearts.
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