Les films de Sukeban (chef de gang)
de Reiko Oshida pour la Toei, suivent la série des Stray Cat Rock de la
Nikkatsu avec Meiko Kaji et précédent de peu ceux des stars du genre Reiko Ike
et Miki Sugimoto. Extrêmement jolie, Reiko Oshida ne possède cependant pas le
charisme des deux amazones qui semblent à peine « jouer » leurs rôles de jeunes
délinquantes. Reiko Ike apparaît perpétuellement intoxiquée et disparaîtra des
écrans après un scandale de drogue.
Miki, bronzée et athlétique, les cheveux châtains, présentait elle-aussi
un nouveau genre de japonaises, bien moins docile que les actrices des romans
pornos Nikkatsu. Il est cependant toujours un peu triste de les retrouver
soumises dans les films de yakuza de Kinji Fukasaku. Comme si, face à Bunta
Sugawara et Tetsuya Watari, les sukeban étaient obligées de filer doux.
Reiko Oshida était une starlette
kawai et ses productions des films d’action pop dénués du sadisme halluciné
qu’imposera le maître du genre, Norifumi Suzuki. Invariablement, Reiko Oshida
sortait de prison et formait une bande avec d'anciennes détenues, autrefois rivales désormais à la vie à la mort. Chez les soeurs de sang de Reiko Oshida primait l'amitié chevaleresque et c'est toujours en voyant l'une des leurs agoniser dans leurs bras après avoir été massacrée par les yakuzas, qu'elles prenaient les armes. Dans Tokyo Drifters, la traversée de Kabukicho par les loubardes en manteaux rouges pour un ultime baroud d'honneur reste d'un romantisme absolu. L’excitation que provoquaient ses films était toute simple : voir une bande de filles à la dernière mode de Shinjuku, découper au sabre des gangsters, incarnations grotesques du machisme.
Delinquent Girl Boss: Blossoming
Night Dreams (Yume Wa Yoru Hirakua aka Tokyo Bad Girls / ずべ公番長夢は夜ひらく, 1970)
Delinquent Girl Boss: Tokyo Drifters
(Zubekô banchô: Tokyo Nagaremono aka Girl Vagrants of Tokyo / ずべ公番長東京流れ者, 1970)