Sur la machine d’Hayao, la guerre ressemble aux lettres qu’on brûle, et qui se déchirent elles-mêmes dans un liseré de feu. Le nom de code de Pearl Harbour était Tora, tora, tora : le nom de la chatte pour laquelle priait le couple de Go To Ku Ji. Ainsi, tout cela aura commencé par un nom de chatte prononcé trois fois.
Au large d’Okinawa, les kamikaze
s’abattaient sur la flotte américaine. Ils deviendraient une légende. Ils s’y
prêtaient mieux, évidemment, que les sections spéciales qui exposaient leurs
prisonniers au gel de Mandchourie et ensuite à l’eau chaude, pour mesurer à
quelle vitesse la chair se détache des os. Il faudrait lire leurs dernières
lettres pour savoir que les kamikaze n’étaient pas tous volontaires, et que
tous n’étaient pas des samouraïs fanatisés. Avant de boire sa dernière coupe de
saké, Ryoji Uebara avait écrit :
" J’ai toujours pensé que le
Japon devait vivre librement pour vivre éternellement.
Ça peut paraître idiot à dire
aujourd’hui, sous un régime totalitaire... Nous autres, pilotes-kamikaze, nous
sommes des machines, nous n’avons rien à dire, sinon supplier nos compatriotes
de faire du Japon le grand pays de nos rêves. Dans l’avion je suis une machine,
un bout de fer aimanté qui ira se fixer sur le porte-avions, mais une fois sur
terre je suis un être humain, avec des sentiments et des passions...
Pardonnez-moi ces pensées désordonnées. Je vous laisse une image mélancolique,
mais au fond de moi je suis heureux. J’ai parlé franchement. Excusez-moi." Chris Marker - Sans soleil (1982)
Urbangarde - Burning Love Letter (2016)
& Lip Democracy (2016)
Mamoru Oshii -Sky Crawlers (2008)
Chris Marker - Sans soleil (1982)