Je me souviens de ce moment passé à
Uramado, la chapelle de la musicienne Asakawa Maki, où l’on vient surtout
écouter l’acid-folk des années 70. Uramado, bien qu’il se trouve dans la rue la
plus excitante de Golden Gai (La Jetée, le Baltimore, Le Cambiare, le Jan June
et le bar de Natsuco), j’ai toujours du mal à le trouver du premier coup,
encore plus maintenant que la photo de Maki sur la porte, de plus en plus
délavée, commence à tomber en miettes. Parfois j'ai aussi l'impression que ce
bar n'est pas toujours là. Bref, à Uramado, ce soir-là, je parlais avec un
couple de la mystérieuse chanteuse Morita Douji, qui s’évapora au début des
années 80 en laissant huit albums ultra mélancoliques, emplis de violons qui
emportent l'âme et de chœurs d’enfants fantômes. Je faisais une comparaison
avec Nick Drake, lorsque le patron, sans doute le personnage le plus taciturne
de Golden Gai, passe sans dire un mot Times
of no Reply. J’étais dans un bar minuscule et sombre de Tokyo, avec mon
verre de saké et mon paquet de Mevius et j’écoutais Nick Drake. Je n’aurai pas
donné ma place pour un empire.
vendredi 1 janvier 2016
Tokyo 2015 #2. Smoking Area à East Shinjuku
Tokyo n’est
pas seulement un assemblage de village mais aussi de territoires minuscules et
parfois absurdes. Ainsi les smoking areas
puisqu’il est bien connu qu’il est interdit de fumer dans la rue à Tokyo. Ma
préférée se situait à la sortie Est de la gare de Shinjuku, face à Studio Alta
et son écran géant. Ce n’était à proprement parler une « aire »,
juste quelques cendriers où s’agglutinaient les salarymen, les lolitas et les
hosts. J’avais l’habitude de fumer une ou deux cigarettes en regardant,
invariablement, le dernier clip des AKB48, avant d’aller franchir la porte rouge de Kabukicho. Et puis elle a disparu,
il y a trois ans de cela… pour être déplacée à 20m de là et transformée en
véritable smoking area encloisonnée
derrière des parois en plexiglas. Comme un vieux chat, j’étais d’abord un peu
énervé que l’on change mes habitudes, et puis j'ai fini par prendre du plaisir à stationner un peu dans cette smoking area depuis laquelle on voit très bien aussi l'écran de Studio Alta.
Ces photos
ont été prises le 8 novembre 2015, vers 14h alors qu’il pleuvait, dans la smoking area et près de l'entrée Est. Tout le monde
avait son parapluie blanc à toile transparente, acheté 500 yens au conbini.
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Tokyo 2015 #3. Le Temps
C’est un bar
de Shinjuku, mais je ne vous en donnerai pas l’adresse. Son nom est l’un des
plus beaux qui soit : Le Temps. Et il est ouvert de 18h à 28h30, tout pour
en faire un de ces lieux à la croisée des mondes comme ceux que l’on trouve chez
Rivette, comme dans Out 1, la librairie A l’angle du hasard. Outre son nom, ce
qui rend unique Le Temps est qu’il a été conçu par l’illustrateur Aquirax Ueno,
l’un des plus fascinants des années 70. On reconnait son style psychédélique et
précieux, imprégné de culture française, dans les affiches qu’il a dessinées pour Shuji
Terayama, par exemple L’Empereur Tomato Ketchup et La Marie-Vison. Au Temps, une grande fresque d’Aquirax,
rappelant celle de Klimt à Vienne, couvre les murs et partout des affiches, des
livres, des faïences. Il vient parfois y
prendre un verre, mais il n’était pas là ce soir. Rien à regretter puisque cela
permet de faire la connaissance de l’adorable Kaori et de ce barman, dont je ne
me rappelle plus le nom mais dont la grâce est telle qu’aucun Européen, en
comparaison, ne pourrait se prétendre un dandy.
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jeudi 31 décembre 2015
Notes de chevet sur le Japon de Chris Marker
« Inventer le Japon
est un moyen comme un autre de le connaître. »
Le Dépays,
1982
Ce Japon qui n’est pas encore celui de Sans soleil
En 1964, Chris Marker se
rend la première fois va au Japon, pour couvrir les Olympiades. Il ne s’intéresse
pas aux jeux, filmés à la même époque par Kon Ichikawa avec un luxe de moyens
inouïs, mais fait le portrait d’une jeune fille : Koumiko, 24 ans, qui
devient sa première « passeuse » japonaise. Koumiko et « autour
d’elle, le Japon » écrit-il dans Le
Mystère Koumiko. Il filme fasciné, à la suite de sa guide, un pays où
fleurissent les téléphones publics et où des médiums électroniques disent la
bonne aventure dans les rues.
Koumiko raconte (1) :
« Ce jour-là, je
travaillais dans le même bureau que mon patron à Unifrance Japon et quelqu’un
est entré, un Français. Il a parlé à peine 5mn avec mon patron et celui-ci m’a
demandé de le suivre pour l’accompagner dans Tokyo. C’était Chris Marker et en
5mn, mon destin a été décidé. »
Il venait à Tokyo pour la
première fois. A l’époque, plus encore que maintenant, c’était très compliqué
pour un occidental de se repérer, et pourtant, alors que son hôtel était assez
loin, il était arrivé sans problèmes à Unifrance, au 3e étage de l’immeuble. Il
avait cet instinct du voyageur qui lui faisait trouver, juste en marchant dans
la rue, d’excellents petits restos populaire. Il était sûr de lui, calme et
poli. Dès qu’on le regardait, on savait que c’était quelqu’un de très
intelligent.
Les jeux olympiques
étaient pour lui un prétexte. Il préférait filmer les gens avec leurs
parapluies et surtout les chats… C’était même complètement délirant. Dès qu’il
voyait un chat, il s’arrêtait pendant plusieurs minutes, il lui parlait, le
filmait. C’était un de ses sujets de conversation favoris. Il a beaucoup
insisté pour que je parle du « chat qui salue » dans le commentaire. »
A son retour, Marker édite
dans la collection Petite planète, qu’il dirige depuis 1954, le livre Le Japon écrit par Yefime. Bien que l’on
puisse penser à une nouvelle incarnation de Marker, Yefime a réellement existé
(2).Pourtant, qui est vraiment l’auteur du Japon ?
Il ne fait guère de doute que, tout ou partie, ce soit l’œuvre de Marker, comme
une suite à ses Commentaires. Yefime
serait alors comme une première version de Sandor Krasna, le caméraman de Sans soleil : un double à travers lequel passe Marker pour
parler du Japon. Avec lui, il va explorer les
frontières indécises entre les faits et le récit. (3) Parmi les
photographies de l’ouvrage, deux sont signées Marker. La première, datant de
1964, est celle des passagers du métro à travers une vitre obscure, annonçant
le train des rêves de Sans soleil. La
seconde est la couverture de la réédition de 1970 : le visage de Koumiko, masque
blanc aux yeux de chat, émergeant de l’ombre, comme les voyageurs du temps de La Jetée. En 1964, Koumiko était
elle-aussi une émissaire du futur, venue d’un pays aussi mystérieux et lointain
que la Planète Mongo de Flash Gordon.
Le mot Japon, comme la légende d’une photo,
désigne alors tout autant la jeune femme que le pays.
Ces voyages que l’on commence en s’endormant
Les Voyages extraordinaires de Jules Vernes sont moins importants en tant
qu’œuvre littéraire, qu’enclencheur de rêverie. Les mots de Vernes et les
gravures en noir et blanc de Riou pour les éditions Hetzel nous plongeaient
dans un sommeil d’encre où nous réinventions les expéditions polaires du
capitaine Hatteras ou celles de Nemo à bord du Nautilus. Le Little Nemo de
Winsor McKay rêvant d’un New York vertigineux et art-déco, c’était nous dans
notre vie aventureuse et nocturne dont les adultes étaient exclus. « A
l’aube nous serons à Tokyo » écrit le cameraman de Sans soleil. On croirait une légende des illustrations de Vernes,
invitations au voyage plus évocatrices que les récits eux-mêmes. « Il
y avait loin de l’embarcadère au télégraphe ! » (Michel Strogoff) ; « C’était un calmar de dimensions
colossales» (20.000 lieues sous les mers) ;
« Ce n’est qu’une forêt de champignons, dit-il » (Voyage au centre de la Terre).
« C’est l’histoire d’un homme hanté par un souvenir d’enfance » est
une autre de ces légendes, tout comme chez Duras « Le Navire Night est
face à la nuit des temps ».
C’est d’abord par le
sommeil et le rêve que l’on entre dans le Japon de Sans soleil.
Qui a pris le métro de
Tokyo sait combien il est difficile de ne pas s’y endormir, bercé par le doux
roulement du wagon, les voix féminines annonçant les stations, la présence à
peine sensible des autres voyageurs… Dans Sans
soleil, Marker filme le wagon du métro encore plongé dans la brume des
rêves de la nuit.
" Toutes les galeries
aboutissent à des gares, les mêmes compagnies possèdent les magasins et le
chemin de fer qui porte leur nom, Keio, Odakyu, ces noms de ports. Le train
peuplé de dormeurs assemble tous les fragments de rêve, en fait un seul film,
le film absolu. Les tickets du distributeur automatique deviennent des billets
d’entrée. "
Le Japon, on ne peut
espérer y entrer par les voies officielles mais toujours de façon oblique et
clandestine, en passant par le rêve et en se laissant guider par les fantômes.
Dans la géographie
onirique de Marker, le Japon est multiple. Il y a le Japon des chats, le Japon
des jeunes filles qui ressemblent à des chats, comme Koumiko et l’actrice
Natsume Masako (« La beauté absolue a aussi un nom et un visage »), et le Japon des fantômes qui bien souvent sont
des filles-chats. Il y a aussi celui des mangas, alors mal connus. Marker note
comment les personnages s’évadent des cases pour envahir la ville sur des
panneaux gigantesques accrochés aux immeubles. La version japonaise de Sans soleil est d’ailleurs lue par la
grande mangaka Ryoko Ikeda, l’auteure
de La Rose de Versailles (en France, Lady Oscar). Soit une Japonaise rêvant
de la France qui lit les lettres d’un Français rêvant du Japon. Il y a le Japon
de l’électronique (on ne connaissait pas encore le terme otaku) alors qu’apparaissent les premiers jeux comme le Pacman. Marker
a le pressentiment que ces jeux, encore sous leur forme rudimentaire,
deviendront une industrie de masse concurrente du cinéma, et l’enjeu de guerres
économiques à venir. « Les
livres d’histoire de l’avenir
mettront peut-être la bataille des circuits intégrés sur le même plan que
Salamine ou Azincourt. »
Marker élabore une
collection japonaise, sur le modèle avoué des listes de la princesse Sei
Shônagon. Mais au fond, la seule liste qui compte est celle des choses qui font
battre le cœur.
Choses dont le Japon ne se souvient pas
Ce que tente de délimiter
Marker est une « zone » tout autant spatiale que temporelle. C’est
celle dans AK du tournage de Ran où évoluent les samouraïs, ramenés
d’entre les morts au pied du mont Fuji. Des figurants bien sûr, choisis parmi
les habitants de la région, mais qui soudain retrouvent les gestes et postures
de leurs ancêtres guerriers. Ce sont aussi dans Sans soleil des militants protestant contre la construction de l’aéroport
de Narita. Comme dans une version nippone de Brigadoon, Marker les retrouve 10 ans plus tard, avec les mêmes
slogans. La seule différence est que l’aéroport a été construit et qu’ils sont
devenus les fantômes de leur révolte. La zone, c’est bien entendu celle que
construit Hayao Yamaneko le « vidéo-artiste », solarisant les images des
manifestations des sixties et des avions en flamme des kamikazes.
« Sur la machine
d’Hayao, la guerre ressemble aux lettres qu’on brûle, et qui se déchirent
elles-mêmes dans un liseré de feu. »
Marker veut atteindre ce
point d’incandescence. Il lui faut percer la surface des apparences, si
séduisante au Japon, où le passé traditionnel, préservé avec soin, rencontre la
modernité technologique. Cette surface est celle de la mémoire. De quoi le
Japon ne se souvient-il pas ? Le parcours de Krasna est d’aller au-delà de
la surface des images, comme le voyageur de La
Jetée à la recherche d’un souvenir perdu. Ici la mémoire n’est pas individuelle
mais historique, c’est celle de la guerre. Dans Level Five, le voyageur des réseaux constate : « J’étais
devenu tellement Japonais que je participais de l’amnésie générale, comme si
cette guerre n’avait jamais eu lieu. » La guerre la voit-on dans
l’humanisme d’Ozu ? A peine. Et que dire de l’occupation en Corée,
véritable tentative d’éradication d’une culture, dont aucun film japonais ne
rend compte avant-guerre ? Dans Level
Five, le frère d’images de Marker est Oshima dont la volonté de parler de
la guerre et de la Corée est une des origines de la Nouvelle vague japonaise. Le Journal de Yunbogi (1964), tourné en
Corée, est un film photographique, comme La
Jetée, racontant le quotidien d’un enfant pauvre. Dans Le retour des trois soulards, Oshima dit lui-même « Je
suis Coréen » (sur le modèle de
« nous sommes tous des Coréens japonais ») et fait apparaître à la
sortie de la gare de Shinjuku cette communauté d’invisibles.
Pour atteindre la zone, l’endroit
où la mémoire est refoulée, Marker suit une piste féline : ce dont les hommes
ne veulent pas se souvenir, peut-être les chats en gardent-ils la trace. « Le nom de code de Pearl Harbour était
Tora, tora, tora : le nom de la chatte pour laquelle priait le couple de Go To
Ku Ji. Ainsi, tout cela aura commencé par un nom de chatte prononcé trois fois. »
Ce Japon qui n’est plus celui de Sans soleil
Sorti en 1996, soit 15 ans
après Sans soleil et à la lisière de la
révolution internet, Level Five est un
fossile informatique, à la fois film et un CD-rom sous le nom de Immmory. Marker cherche, à travers les
réseaux, le chemin qui lui permettra de reconstituer cette mémoire
tronquée. Au début de Level Five, on rend hommage à William
Gibson, l’inventeur en 1984 du terme Cyberespace.
Les guerres de l’information, la collusion des sociétés pharmaceutiques et
cybernétiques, avec Tokyo comme plaque tournante, font parties de ses thèmes de
prédilection. Pourtant ce ne sont pas les guerres du futur qui intéressent
Marker mais d’exhumer la mémoire de celles du passé. A savoir la bataille d’Okinawa où les
Japonais préférèrent le suicide de masse plutôt que tomber aux mains des
vainqueurs américains. Ce qu’il explore dans cette amnésie est cette blessure sans
contours qui fait l’objet du plus beau passage de Sans soleil : «Qui a dit que le temps vient à bout de toutes
les blessures ? Il vaudrait mieux dire que le temps vient à bout de tout, sauf
des blessures. Avec le temps, la plaie de la séparation perd ses bords réels.
Avec le temps, le corps désiré ne sera bientôt plus, et si le corps désirant a
déjà cessé d’être pour l’autre, ce qui demeure, c’est une plaie sans corps.»
L’amnésie du pays est une
façon illusoire, forcément vouée à l’échec, d’essayer de se retrouver par-delà
la déchirure, de réaliser un impossible raccord. L’harmonieuse
cohabitation des temps ne peut alors s’effectuer que par-dessus l’oubli de la guerre. Révélateurs de
cette névrose historique : les grandes épopées de science-fiction comme Evangelion (Hideaki Anno, 1996) qui
parlent d’un monde en flammes, où des géants de métal sont pilotés par des
enfants-guerriers devenus fous. En eux résonnent encore les mots du kamikaze de
Sans soleil : « Dans
l’avion je suis une machine, un bout de fer aimanté qui ira se fixer sur le
porte-avions, mais une fois sur terre je suis un être humain, avec des
sentiments et des passions… » Dans Level
Five, reconstituer la mémoire de la bataille d’Okinawa c’est partir à la
recherche de Kinjo, « le gosse qui avait tué toute sa famille pour obéir à
un ordre, même pas énoncé, gravé dans sa cervelle d’enfant : « Ne pas tomber
vivant entre les mains de l’ennemi ! ». Cette face, monstrueuse et cannibale,
du pays aimé on ne peut pas la représenter, sinon par quelques gravats dans le petit
musée de Mabuni.
Si on n’a pas vu l’horreur
dans l’image, au moins on en verra le noir.
« Faut-il être mort
pour atteindre Level Five ? »
Ces films qui gagnent à être écoutés autant qu’à être
vus
J’ai copié sur mon iPhone
la bande-son de Sans soleil, une
opération que l’on peut facilement réaliser sur un de ces divx qui circulent
dans l’immense cinémathèque virtuelle de l’Internet. L’expérience révèle que Sans soleil, comme Le Navire Night de Duras ou Orphée
de Cocteau, est un film sonore et parlé, un film raconté par des voix fantômes.
Ainsi, marchant dans Paris, je peux écouter les sons futuristes de la Zone
d’Ayaho Yamaneko, la musique sur laquelle s’entraînent les Takenoko, les bébés martiens du parc Yoyogi ou les tambours du matsuri de Dondo-yaki. Je peux aussi
substituer les sons du métro de Tokyo à ceux du métro parisien, peuplant mon
wagon de salarymen fantômes. Grâce à
la bande-son, certaines images reviennent à la mémoire, mais évidemment pas
toutes. Des parties manquent, alors que d’autres, imprévues semble naître de
cette cécité. On marche alors à tâtons à l’intérieur d’un film dont la forme
nous échappe ; comme ce personnage de Mark Twain qui, dans sa chambre
plongée dans l’obscurité, tourne en rond et parcours des kilomètres. Cette mémoire des images, évidemment tronquée,
Marker l’a lui-même incluse au début du film : c’est l’amorce noire qui
précède les « trois enfants sur une route, en Islande en 1965 ». L’expérience
évidente, mais trop évidente, aurait été d’écouter Sans soleil à Tokyo. Mais on aurait vite fait de tomber dans le jeu
des comparaisons. Les rockers de Yoyogi sont toujours là mais vieillis et
certains marchent avec des béquilles. Les petites filles font et défont toujours
les modes à Takeshita Street, cette rue d’Harajuku envahie par les fashionistas de 12 ans et au 109 de Shibuya. Il y a toujours des lycéens
qui se suicident et d’autres qui poussent dans le vide leurs camarades de
classe. On ne doute pas non plus que pour certains le mot printemps soit
toujours aussi difficile à supporter. Parti à la recherche de Sans soleil dans le Japon d’aujourd’hui ne
présente pas tellement d’intérêt, sinon celle de céder à la dévotion facile. Il
vaut mieux séparer le film et le pays comme j’avais séparé le son et l’image.
Il n’y a aucune raison de voir ou écouter Sans
soleil à Tokyo, puisqu’une fois débarqué à Narita il vaut mieux oublier Sans Soleil et écouter et voir Tokyo.
1. Un été avec Koumiko,
Stéphane du Mesnildot, in Cahiers du Cinéma n°681, septembre 2012.
2. De son vrai nom Yefime
Zarjevsky (Istambul 24 août 1920 - Génolier 31 mars 2005), résistant et déporté
à Buchenvald, militant et humaniste.
3. Le Japon, Yefime, Petite Planète, 1964, p. 81.
Texte paru dans la Revue Vertigo, nº 46, Automne 2013.
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