Hako Yamasaki est ma troisième chanteuse folk des années 70. Moins chargée d’alcool et de nuits sans sommeil que Maki Asakawa et moins hantée que Morita Doji, elle rappelle ces chanteuses que l’on croise dans les romans d’Haruki Murakami lorsque le héros se souvient de ses soirées dans les bars à côté de l’université. Elle évoque une mélancolie plus simple mais pas moins prenante. Hako est l’étudiante romantique avec qui on imagine se promener au crépuscule le long de l’étang d’Ueno. Si on établissait la bande-son du roman graphique de Kamimura Lorsque nous vivions ensemble, on y placerait certainement quelques chansons d’Hako. Comme c’est le cas pour ses consœurs, les albums d’Hako sont des merveilles visuelles où rien, de la pochette au livret intérieur, n’est laissé au hasard. De beaux dessins originaux et des photos construisent minutieusement son mood juvénile, un peu vagabond, figure solitaire errant le long des voies ferrées, dans les terrains vagues ou sur les plages nocturnes.