jeudi 30 septembre 2021

Rina Yoshioka : La Flamme de la vengeance


Ce post pourrait être le premier épisode de mon nouveau feuilleton : Yakuza Autumn. 

Rina Yoshioka est une peintre et illustratrice résidant à Tokyo. Son domaine de prédilection est les représentations de la femme dans la culture populaire de l’ère Shôwa (1926-1989), et en particulier des années 60 et 70. Les affiches de films, les publicités, les pochettes de disques et les couvertures de revues érotiques sont une de ses grandes inspirations. Non seulement, elle en reprend les codes mais elle les reproduit sous la forme de leurs artefacts originaux. 

Depuis la découverte à Taco-Ché, librairie underground de Nakano Broadway (Tokyo), d’un petit fascicule de peintures où des femmes sexy se baignaient dans le curry ou des bols de ramens, j’ai consacré plusieurs posts au travail de Rina. J’aime cet univers où de petits bonshommes chauves à lunettes sont transis d’amour pour des strip-teaseuses, des chanteuses, des mama-san ou même des femmes au foyer. Tout cela dans un monde chatoyant de néons, de quartiers de bars, de cinéma pink, ou d’épiceries croulant sous les conserves et les barils de lessives. 

Tout naturellement, lorsqu’on m’a confié le commissariat associé pour le cinéma pour l’exposition Ultime Combat - Arts martiaux d’Asie au Musée du Quai Branly, j’ai eu envie d’exposer le travail de Rina. Elle a donc conçu une œuvre originale : un diptyque intitulé La Flamme de la vengeance, où elle s’est inspirée des films de femmes yakuza tels La Pivoine rouge avec Junko Fuji. 

Le nom de la femme sur le tableau de gauche est "Oryu au bâton mystérieux" car une épée est cachée à l’intérieur de son bâton de bambou. Son symbole, la fleur d’équinoxe, est imprimé sur son kimono et se transforme en éclaboussure de sang. 

Le tableau de droite, représente Ochô, une joueuse de cartes. Il s’agit d’une femme yakuza dont le symbole est le papillon. Une jeune fille céleste est tatouée sur son dos. Le texte du tableau dit « La flamme de la vengeance apparaît sur le visage de la femme qui se bat avec le dos nu ». 






Une interview de Rina pour le supplément du magazine Society consacré à l'exposition






Le site de l'exposition Ultime combat ici


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