Hako Yamasaki est ma troisième chanteuse folk des années 70. Moins chargée d’alcool et de nuits sans sommeil que Maki Asakawa et moins hantée que Morita Doji, elle rappelle ces chanteuses que l’on croise dans les romans d’Haruki Murakami lorsque le héros se souvient de ses soirées dans les bars à côté de l’université. Elle évoque une mélancolie plus simple mais pas moins prenante. Hako est l’étudiante romantique avec qui on imagine se promener au crépuscule le long de l’étang d’Ueno. Si on établissait la bande-son du roman graphique de Kamimura Lorsque nous vivions ensemble, on y placerait certainement quelques chansons d’Hako. Comme c’est le cas pour ses consœurs, les albums d’Hako sont des merveilles visuelles où rien, de la pochette au livret intérieur, n’est laissé au hasard. De beaux dessins originaux et des photos construisent minutieusement son mood juvénile, un peu vagabond, figure solitaire errant le long des voies ferrées, dans les terrains vagues ou sur les plages nocturnes.
mardi 11 avril 2017
Hako Yamasaki, l'enfant sauvage
dimanche 9 avril 2017
Necronomidol : Ithaqua
Les
Necronomidol sont nos petites chamanes préférées de la J-pop. Dans le premier
clip de leur album Deathless, elles invoquent une créature lovecraftienne :
Ithaqua, seigneur de la neige et des vents glacés. Elles sont filmées dans les
forêts enneigées du nord du Japon, terre mythique de religions plus anciennes
encore que le shintoïsme et célébrées par des prêtresses en peaux de bêtes
collectant les ossements et les pierres. C’est aussi de ces paysages de neige
qu’est issu le butô torturé de Tatsumi Hijikata, comme si la blancheur glacée
était la cristallisation des ténèbres. C’est ce qui fascine dans la
vidéo : ce froid qui les enserre et que leurs frissons rendent perceptible.
Elles évoluent dans un monde qui, paradoxalement, associe le froid à
l’hypersensibilité et au trouble charnel, mais aussi à l'extase, comme celle
qui saisit Sari la jeune fille aux cheveux verts. Bien qu’elle en soit la
parfaite antithèse, le ventre dénudé de Risaki Kakizaki est dans ce contexte
l’image la plus érotique que la J-pop a produit depuis Heavy Rotation des AKB48. Ithaqua est donc la vidéo des
Necronomidol qui décrit au mieux le territoire unique qu’elles construisent. Ce
refus d’appartenir au monde bariolé et électrique de leurs consœurs, quitte à
se figurer en monstres, fantômes ou sorcières, en fait des figures en retrait,
aristocratiques et un peu hautaines. Mais cette terre maudite, si elle est leur
royaume sera aussi leur tombeau nous dit la vidéo qui les voit s’effondrer une
à une. Les Necronomidol est bien le groupe le plus romantique de la J-pop.
Labels:
J-pop,
Musique,
Necronomidol,
Tatsumi Hijikata
samedi 8 avril 2017
vendredi 7 avril 2017
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