Le butô est une danse mais ce peut-être aussi un livre de photo comme Kamaitachi (1969) d’Eiko Hosoe où Hijikata danse dans entre les bicoques et les champs d’un village de son nord natal, ou comme Danse double (1993) de Chikashi Kasai photographiant son père Akira Kasai. Parmi les danseurs butô, il y a un lien fort entre les pères et le fils. Le légendaire Kazuo Ohno dansait avec son fils Yoshito Ohno les pièces My Mother et Dead Sea. Chikashi Kasai est né en 1970 et son travail a été découvert dans les années 90 par Nan Goldin qui préfaça son recueil Tokyo Dance (1997). Akira Kasai est né en 1943 et est considéré comme un des pionniers du butô, bien que cadet de Hijikata et Ohno dont il fut le partenaire. In 2012, Kasai a travaillé avec Akaji Maro autre danseur mythique des années 60 et 70 pour la pièce Hayasasurahime. Kasai a parfois été comparé à Nijinski mais aussi à Mick Jaeger et au Mime Marceau. Sa danse est ainsi métissée et expressionniste, ce qui peut aussi s’expliquer par son séjour en Allemagne de 79 à 85. Danse double est un duo entre un photographe et un danseur, un fils et son père. C’est une œuvre charbonneuse, où le photographe est fasciné par le visage convulsif du danseur, en saisit la fureur, l’extase ou la séduction, l’extirpe des ténèbres, le pâre de tissus scintillants, en fait un vieil homme, une femme ou un enfant. Le fils fait renaître son père dans ses photographies. Mais cette danse double lorsque Kasai, tenant un miroir, prend son reflet pour partenaire, n’est-ce pas aussi la danse et son double ? Regardez son visage. Ne voit-on pas Antonin Artaud prendre possession d’Akira Kasai?
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jeudi 5 novembre 2020
Je voyage dans ma bibliothèque japonaise : Danse double de Chikashi Kasai et Akira Kasai
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dimanche 23 février 2020
Prisonnier de la rue Daido. Moriyama, New Shinjuku
C’est un de mes livres de photos préférés : "New Shinjuku" de Daido Moriyama, publié en 2014, et qui compte plus de 700 pages et 600 photos en noir et blanc. La jaquette est la vue abstraite d’une femme filée devant un mur mais sur la vraie couverture c’est un bar dont les murs sont couverts de photos de centaines d’yeux.
Ces Tausend Augen sont ceux de Daido Moriyama, l’homme qui depuis 50 ans marche dans ce quartier, homme des foules, des gares et des ruelles. S’il entre dans les petits bars de Golden Gai, il reste à l’extérieur des clubs érotiques de Kabukicho, pour y pénétrer, il faudra aller voir du côté de son complice Araki.
C’est une vertigineuse énumération d’instantanés, principalement d’East Shinjuku, entre la gare, Kabukicho, Nichome, et Golden Gai… mes quartiers. C’est un ballet d’ombres où les hommes et les femmes, salarymen, office ladys, lycéennes, travestis et prostituées, se confondent avec les mannequins des vitrines, les affiches du dernier cinéma porno et les portraits en devanture des clubs à hôtesses.
C’est aussi une collecte de murs en crépis, de carrelage, de goudron scintillant, de pavés, de grillages… de toutes les matières qui font Shinjuku. Sur certaines pages, on peut sentir du bout des doigts le satiné de l’encre noire. Le sol est toujours ce qui semble attirer le regard de Daido : mégots, bouteilles en plastique, poubelles, clochards effondrés dans un amas de tissus, chats de gouttière, jambes de femmes chaussées de stilettos... Tokyo est aussi une ville qui sombre et Shinjuku sa dernière fête qui se poursuit nuit après nuit et les photos de Daido sont sa mémoire. Il y a aussi les multiplications et les empilements, dont le livre se fait l’écho dans ses dimensions-mêmes : perspective d'enseignes de clubs, cagettes de bouteilles de Coca, boîtes de conserves dans un konbini, photos de garçons nus sur les portes des bars de Nichome, étals de poissons, groupes d’office ladys, usagers du métro, vélos, autocollants sur les téléphones publics, centaines de bars de Golden Gai.
La plupart sont sans qualité et valent pour leur multiplicité, l’effet de collection, retranscrivant la sensation exacte de traverser le quartier.
Surtout en été, lorsque Daido photographie cette fille, la tête contre le comptoir du bar, la peau humide et les cheveux emmêlés et collés de sueur.
Et dans cette suite minimaliste et fragmentaire, soudain un visage dans la nuit.
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jeudi 6 décembre 2018
les noyées
Que charrie la rivière ancienne ?
Des jeunes
filles.
Noyées aux
corps blancs et aux yeux ouverts, prises dans une torpeur sans fin, une
nuit sans fin même en plein jour, prisonnières de leur peau qu’elles entaillent comme les murs d’une cellule. Certaines s’étreignent et glissent ensemble
au fond de la rivière, d’autres coulent solitaire.
Comment s'appellent-elles ?
Elles n’ont pas d’autres noms que toi et moi.
Comment s'appellent-elles ?
Elles n’ont pas d’autres noms que toi et moi.
C’est un
monde clos, isolé, nous disent-elles. Laissez-nous en paix.
Les photos viennent du compte Instagram river_old
https://www.instagram.com/river_old/
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mardi 2 mai 2017
Shigeo Gochō, Self and Others,1977
dimanche 16 avril 2017
Etsuko Miura, Réincarnation, 2015
Une image par jour #28
Sculpture : Etsuko Miura
Photographie : Atsushi Tani
La double page vient du livre Réincarnation (ed. Treville, 2015)
ici
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mercredi 12 avril 2017
Inbe kawori, 2012
dimanche 9 avril 2017
Hanawa Gingo, Concept de la machinerie du créateur, 1930
samedi 8 avril 2017
Mario Ambrosius + Sachiko Hara, Ma poupée japonaise, 2001
dimanche 2 avril 2017
Yoko Hamasaki (Urbangarde) par Mika Ninagawa. 2014
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samedi 1 avril 2017
Michael Rougier, Yoko 17 ans, 1964
jeudi 30 mars 2017
Miwa Yanagi, Fairy Tale, 2005
mardi 28 mars 2017
Eikoh Hosoe. Tatsumi Hijikata dans Kamaitachi, 1969
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dimanche 26 mars 2017
Femme ainou avec son ours, Juliet Bredon, 1922
Romain Slocombe, Un été japonais, 2000
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samedi 25 mars 2017
Hajime Sawatari, Simon the actor, 1972
Photographie
de l’acteur et créateur de poupées Yotsuya Simon.
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vendredi 24 mars 2017
chamanes, Masatoshi Naito, 2008
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jeudi 23 mars 2017
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