dimanche 17 avril 2016

Trois vues de La Jetée

En 1974, Tomoyo Kawai a ouvert le bar La jetée. Pour les cinéphiles, il s’agit du bar le plus célèbre du Japon. C’est lui que Chris Marker appelle toujours « le petit bar de Shinjuku », comme s’il n’arrivait pas à se résoudre à prononcer le titre de son propre film. C’est depuis La Jetée  qu’il a dans Le Dépays cette phrase sublime : « D’autres ce soir boivent peut-être à la mort des rois, à la mort des empires. Nous à Shinjuku, nous buvons à la mort des chats et des chouettes. » 
Je ne sais pas quelle fut la progression de la popularité de La Jetée mais je suppose qu’à ces débuts il était surtout fréquenté par les cinéphiles et gens du cinéma japonais et que peu à peu Coppola ou Wenders devinrent ses habitués et que se développa la mythologie des bouteilles dessinés et signées. Il faut savoir que dans les bars de Tokyo on peut acheter une bouteille de saké, la laisser là et permettre ainsi à ses amis de boire en son absence. La Jetée n’apparaît que brièvement dans Sans Soleil, et seuls les habitués peuvent la reconnaitre, comme si Marker voulait préserver son jardin secret. Si le film est sorti en 1982, on ne peut pas déterminer précisément quand ces images ont été tournées. 



En 1982 également, Wim Wenders dans Tokyo-Ga filme Golden Gai mais semble passer ses nuits à s'étourdir dans le vacarme des billes d’acier des pachinkos de Shinjuku. 


Il tourne cependant à La Jetée, séquence précieuse puisque Chris Marker y apparaît, jouant à cache-cache derrière des dessins de chats et de chouettes.


La troisième apparition de La Jetée, en 1982 encore, est plus intrigante : il s’agit de La Truite de Joseph Losey, et Golden gai est l’endroit  où Frédérique et le jeune serveur Japonais commencent leur nuit. C’est l’occasion de découvrir le Golden Gai du début des années 80, avec les mama-san, toutes des travestis, attendant leurs clients devant la porte des bars. 


Si l’on trouve encore certains travestis « historiques » à Golden Gai et même une relève comme la bande sympathique et turbulente du Jan June, en revanche aucune ne racole les clients. Pour ce qui est des plans de La Jetée, on se demande encore comment une équipe technique a pu rentrer dans le bar minuscule qui ne compte qu’un comptoir et un petit coin « salon », ce qui en fait malgré tout l’un des plus spacieux du quartier.


Cela fait donc 42 ans que La Jetée est ouverte et que ces quelques mètres carrés sont le trait d’union entre le Japon et nous, d’où que l’on vienne. Après avoir gravi l’un des escaliers plus rudes du Japon, on pousse la porte et Tomoyo nous dit : « Bienvenue à Tokyo ! ».

vendredi 15 avril 2016

Encore une histoire de fantômes à Golden Gai

Ce bar de Golden Gai, je n’y suis allé qu’une fois, en janvier 2012, la veille de mon retour à Paris. Il ne se trouvait pas dans les cinq rues parallèles, mais dans celle, transversale, qui débouche sur un parking. Comme d’habitude, j’y étais entré par hasard et seul, ce qui pour moi est toujours la meilleure façon d’explorer cette ruche de 200 échoppes agglutinées dans une superficie que je ne suis toujours pas arrivé à mesurer. 

Le dimanche, la moitié des bars sont éteints, les Américains ont disparus et le quartier retrouve quelque chose de ténébreux et clandestin. Je pense parfois que ces bars qui m’apparaissent fermés sont en réalité ouverts mais pas pour moi : pour un peuple invisible, les fantômes de Golden Gai, buvant l’alcool fantôme que leur servent des mama-san fantômes, écoutant des disques fantômes, caressant les chats qui eux n’ont pas besoin d’être des fantômes pour habiter les deux mondes. Un moment d’étourderie, une porte laissée ouverte alors qu’elle ne le devrait pas et on peut basculer dans ce Golden Gai fantôme et ne plus trouver la sortie. On y verrait peut-être Hans Buruma, ce spectateur hollandais qui a disparu à l’intérieur d’une pièce de Terayama (voir ici). 

Cette nuit-là, c’était comme si le temps était rayé. Il y a eu d’abord cette jolie jeune femme en kimono que je rencontrais à l’Albatross, puis dans deux autres bars, son verre de saké déjà devant elle, et me souriant malicieusement. Comment faisait-elle pour me précéder, alors que je la laissais derrière moi et ne faisais que traverser une ruelle ? Et si j’avais fait le chemin inverse, l’aurai-je retrouvé dans chacun des bars ? Mais les yokaïs sont susceptibles et qui essaye de les prendre au piège de leurs espiègleries s’attire immanquablement leur colère.

Au Baltimore, je faisais une autre rencontre : une fille qui guidait un salaryman de province dans Kabukicho, et qui, ne pouvant entrer dans les bars à hôtesses, attendait là son appel. Au bout d’un moment, nous avons réalisés que nous nous étions rencontrés deux ans auparavant, au même endroit sans doute. Sans que l’on sache très bien pourquoi, cette découverte nous laissa un moment interloqué.  Elle s’en alla retrouver le salaryman de province et je poursuivais ma nuit au bar Hécate, dont le nom me fascine puisqu’il est bel et bien inspiré du film de Daniel Schmid. Oublié chez nous, Hécate maîtresse de la nuit a connu un certain succès au Japon, et je m’amuse parfois à imaginer d’autres bars qui se nommeraient La Paloma, L'Ombre des anges, Visage écrit ou Le Baiser de Tosca… Là, une autre femme en kimono : la mama-san qui semblait sortir de Quand une femme monte l’escalier de Naruse. 


La barmaid, avec sa coiffure à la Françoise Hardy me semblait familière, et pour cause nous nous étions déjà rencontrés… deux ans auparavant. Je m’amusais à imaginer, qu’envoûté par le jolie yokaï, je vivais le remake d’une autre nuit, vieille de deux ans et rencontrais les mêmes personnes dans le même ordre. Il faut dire que les veilles de retour en France sont toujours particulières et on aurait envie, plus que jamais, de ne jamais voir le bout de la nuit. Alors pourquoi ne pas être pris dans une boucle pendant quelques heures, quelques jours, quelques années ?

La nuit malgré tout avançait et je poussais la porte du dernier bar. Je n’y étais jamais allé, m’arrêtant généralement au Darling et ne poussant pas jusqu’à l’angle de la rue. L’intérieur était coquet, avec son canapé rouge, ses napperons, son miroir au cadre doré, et sa barmaid toute en dentelles blanches qui dormait sur le comptoir, le front contre le bras. J’avais l’impression d’entrer à l’intérieur d’un conte. La princesse était en fait passablement soule. Une fois réveillée, nous avons parlé de Terayama puisque le bar, qui lui était dédié, était aussi le repaire de troupes représentant ses pièces. 
D’une étagère, elle a sorti un livre : le catalogue du musée Terayama à Aomori. « J’aimerai beaucoup vous l’offrir » m’a-t-elle dit en me le tendant.
Elle m’a aussi dit : « Vous avez trouvé l’endroit où être heureux. »

Un peu vague, je suis sorti dans la lumière gris-bleu du petit matin de Golden Gai et suis rentré à l’hôtel.
Plusieurs fois, j’ai poussé la porte de ce bar mais la jeune barmaid avait disparue. A sa place, une autre femme en dentelle, toute aussi soule mais usée et moins accueillante. Je ne m’y attardais jamais.
Il y a trois jours, un incendie a ravagé une rue de Golden Gai, laissant les bars éventrés et les murs noirs de suie. J'ai reconnu le bar de cette nuit de janvier.

mardi 29 mars 2016

L'érotisme noir de l'ére Showa


On aime dans le versant « noir » du roman-porno, les films de Konuma des années 70 comme La Vie secrète de madame Yoshino ou Femme à sacrifier, qui sont aussi des contes de terreur où les identités deviennent des masques et le monde un décor secrètement manipulé par des monstres sournois. On retrouve la même sexualité théâtralisée dans les revues érotiques de l’ère Showa. Des années 50 à l’orée des années 80, ces revues, parmi les plus belles du monde, étaient un incroyable champ d’expérimentations graphiques.
Les initiales SM que l’on retrouve sur certaines couvertures jouent sur l’ambigüité puisqu’elles désignent aussi les mots « Suspense & Mystery ». Confusion à peine hypocrite puisque dès les années 20 les récits policiers d’Edogawa Rampo comme La Proie et l’Ombre ou La Bête aveugle abondaient en éléments sadomasochistes. De même ceux du maître du roman SM Oniroku Dan, possèdent une dimension policière avec ces épouses bourgeoises contraintes à toutes les perversions par des maîtres-chanteurs, qui se révèlent in fine leur propre mari.  On retrouve cet alibi dans le magazine « Le lecteur moderne », consacré aux « femmes criminelles ». La veuve noire ou le couple criminel lesbien font bien sûr partie de l’imaginaire masochiste masculin. Les couvertures assemblent des portraits gouachés de femmes aux regards rusés, chuchotant on ne sait quelle machination.
De façon naïve, elles essayent de reproduire le style des pulps américains mais évoquent davantage l’érotisme lunaire des peintures de Picabia.

Au Japon comme en France, l’érotisme est intrinsèquement lié au surréalisme. Cette revue tout simplement nommée SM magazine (pour Suspense et Mystère bien entendu) a ainsi consacré une fascinante série de couverture à des mannequins que l’on croirait sortis d’un film de Mario Bava.


Des compositions hallucinées


L’une des revues les plus étranges se nomme裏窓 ou Uramado, traduction japonaise de Fenêtre sur cour d’Hitchcock. Les premières couvertures sont classiquement celles de récits policiers mais déjà les motifs du genre sont fétichisés à l’extrême, annonçant les giallos italiens. Le téléphone est rouge-sang et son fil, transformé en corde, s’enroule autour de l’héroïne, sans doute la proie d’un maître-chanteur.


Ici un personnage féminin décadré, dont seul l’œil est visible, un collier rouge à son cou et une broderie énigmatique en forme de rose ceignant son poignet. Un encart isole le fétiche principal : une corde qui entoure sensuellement une main aux ongles rouges.  L’influence graphique est celle des revues de mode de l’époque et signale qu’au Japon le SM est une forme particulière de glamour avec ses modèles vedettes et ses parures, entre la haute couture et le prêt à porter.
Edité entre 1956 et 1964, Uramado connait plusieurs périodes dont certaines plus classiquement SM, avec des femmes pulpeuses en kimono, telles que Naomi Tani en sera la vivante incarnation.
D’autres couvertures font référence ouvertement au surréalisme.


A l’intérieur, les récits et photos relèvent d’un SM plus traditionnel mais toujours légèrement décalé. Ainsi ces photos où le corps est porté à la lisière de l’abstraction.
C’est là où la revue justifie son titre et l’emprunt à Hitchcock. Ce qui est excité chez le lecteur est le voyeurisme et l’envie de faire la mise au point sur la figure féminine. Celle-ci est rendu désirable par l’impossibilité d’assouvir pleinement la pulsion scopique. Cette autre série datant de l’année 64 est peut-être l’une des plus belles de son époque. Dans ces images, qui semblent tirées d’un rêve, le corps féminin, inaccessible, devient un détail de la composition. C’est moins le désir de se rapprocher qui est mis en scène que le regard dominateur du spectateur, observant cette femme retenue captive d’un paysage.



dimanche 20 mars 2016

Lafcadio Hearn et la littérature insecte



Il y a bientôt 10 ans lors de mon premier voyage à Tokyo, j’entendais dans la nuit d’août une sorte de grésillement ininterrompu, un peu métallique, que j’attribuais naïvement aux lignes électriques apparentes. Tout me semblait tellement irréel qu’au fond Tokyo pouvait avoir un son n’appartenant qu’à lui. Lorsque j’ai appris qu’il s’agissait du chant des cigales, j’ai trouvé la réalité encore plus étrange. Des cigales en plein cœur de Tokyo… 
Aout 2016. Une cigale à Shinjuku.
Le recueil de textes de Lafcadio Hearn consacrés aux insectes m’apprend qu’on dénombre au Japon sept variétés de cigales ou « sémi ». En été, j’entendais probablement  la « Mimmin-zémi » qui « se met à chanter au moment des grandes chaleurs » ou bien la « Tsuku-Tsuku-Bôshi » qui apparaît au « lendemain de la fête des morts » donc au mois d’août. Ces listes d’insectes avec leurs noms et leurs particularités font toute la poésie du livre et nous renvoient à ce Japon magique, toujours présent même au cœur des mégalopoles. On connait bien sûr Hearn pour ses kaidan ou histoires de l’au-delà, qui sont la base des récits de fantômes japonais. Hearn était un « folkloriste » mais il rajoutait une dramaturgie et des descriptions terrifiantes héritées de son Irlande natale, berceau de la littérature fantastique du XIXe siècle (Bram Stoker, Oscar Wilde, Sheridan Le Fanu). 
On comprend bien vite qu’Insectes est un nouveau recueil d’histoires de fantômes. Comme les spectres, les insectes cohabitent avec les hommes tout en demeurant la plupart du temps invisibles. J’en avais fait l’expérience avec mes cigales dont je n’entendais qu’une manifestation. Près du sanctuaire Meiji du parc de Yoyogi, je trouvais quelques cadavres sur le sol. Ce n’étaient que des enveloppes fragiles, vides et desséchées par la chaleur, comme si quelque chose qui était la cigale avait quitté  sa forme terrestre. 
L’autre correspondance entre les insectes et les fantômes est leur faculté à héberger les âmes des défunts. Ainsi ce grand papillon blanc, fantôme d’une adolescente, qui vient cueillir l’âme de son fiancé au moment de sa mort, cinquante ans plus tard.  Cet homme qui revient sous l’apparence d’une mouche pour demander un service bouddhiste et accéder à une réincarnation plus correcte. Et bien sûr il y a les lucioles, dont une variété se nomme « yurei-otaru » ou luciole fantôme. L’intérêt du texte est davantage ici économique que fantastique, Hearn nous relatant un véritable commerce des lucioles, enfermés dans des lanternes et servant à décorer les restaurants ou les banquets. La libellule est bien sûr toute désignée pour être dotée de facultés fantastiques : la « shôrai-tombô » ou « libellule des morts » servirait ainsi de montures ailée aux esprits. 
Comme il y a une littérature des fantômes, il y a une littérature des insectes, souvent sous la forme de poèmes, des hokku (première forme des haïkus) ou tanka. Ces quelques vers recèlent souvent une énigme dont Lafcadio Hearn nous donne la clé. Ainsi, pour exprimer l’amour caché d’une femme : « Quand tombe le soir, mon âme brûle plus ardemment que la luciole ; mais ce feu ne peut se voir et l’aimé reste insensible ».
Le moment le plus poétique du livre revient à Hearn lui-même dans le chapitre consacré aux moustiques. Il relate une polémique de son temps sur la forte affluence de moustiques dans les cimetières à cause des bols d’eaux laissés en offrande aux défunts. Mais peu à peu, comme si la mélancolie du mois d’août le gagnait, les moustiques sont oubliés, et Hearn pense à sa propre sépulture et au repos de son âme.
« D’ailleurs lorsque sonnera l’heure de mon départ définitif, j’aimerai être déposé dans l’un de ces vieux cimetières bouddhistes. Ainsi les fantômes qui me tiendront compagnie seront anciens et ne se préoccuperont ni des modes, ni des changements, ni des désintégrations de l’ère Meiji.  Le vieux cimetière au fond de mon jardin conviendra très bien. Tout y est beau, d’une beauté presque effrayante ; chaque arbre, chaque pierre y a été formé par un idéal si antique que nul cerveau moderne ne saurait le concevoir… et les ombres qui s’y cachent n’appartiennent ni à ce temps-ci, ni à ce soleil. »



Insectes de Lafcadio Hearn (Les Éditions du Sonneur), Traduction de l’anglais et préface d’Anne-Sylvie Homassel.
Le site des éditions du Sonneur ici

(illustration d'ouverture Keisai Eisen, période Edo)

samedi 12 mars 2016

La Fille de Fukushima

Je l’ai rencontrée l’an dernier, un soir d'octobre à Golden Gai. Elle aurait pu être belle mais son visage était émacié, un peu grêlé, et sa peau trop bronzée presque brûlée. Très vite, elle m’a parlé de Fukushima et de toute façon il n’y avait pas d’autre sujet de conversation possible.
Elle travaillait dans une agence de ventes de programmes audiovisuels et un jour un collègue lui  a dit : « Tu es Japonaise et pourtant tu fais comme si Fukushima n’existait pas. » Alors, elle est allée à Fukushima. Elle m’a montrée des photos sur son téléphone : les ruines que plus personne ne filme, les maisons abandonnées et les intérieurs détruits, non par le tremblement de terre mais par les animaux sauvages qui s’y introduisent. Elle m’a aussi parlé de ce petit commerce de la mort : les paysans qui malgré le danger des radiations restent à la lisière de la zone interdite pour percevoir des primes.  
Peu à peu, malgré l’intérêt de son témoignage, je voyais se dessiner son rapport personnel à Fukushima. Cela faisait moins de deux ans qu’elle avait eu cette révélation et depuis multipliait les voyages. Son corps avait emmagasiné les radiations et par deux fois elle avait dépassé la limite. « Je crois que je n’en ai plus pour très longtemps, et l’an prochain je serai peut-être morte d’un cancer. » Sur l’écran du bar, passait Mad Max Fury Road. « Je l’ai vu 16 fois » m’a-t-elle dit en montrant l’écran. Pour elle ce monde complètement ravagé existait déjà à Fukushima. « Au début, je voulais m’informer, Maintenant ce n’est même plus le Japon mais le monde entier que veux mettre en garde. » 
J’ai essayé de lui parler de Land of Hope de Sono Sion mais je me suis rendu compte qu’elle ne m’écoutait pas, et répétait son discours en boucle. Peut-être depuis le début me voyait-elle à peine. Bien sûr, elle devait être soule mais plus profondément c’étaient les radiations qui étaient devenues sa drogue. Dès le lendemain elle repartait là-bas, comme aimantée. Au fond, elle était aussi la proie d’une addiction plus ancienne, celle de Tokyo à l’électricité. La drogue est un mode de vie, écrivait Burroughs et l’électricité implique aussi un mode de vie, dans ces quartiers où la nuit est éclairée comme le jour et où la palpitation des néons efface la fatigue. Et ces fils électriques découverts qui sont comme les veines visibles de la ville où circule son énergie vitale. Fukushima Daiichi représentait alors pour la jeune femme la source la plus puissante d’électricité du Japon, et elle allait là-bas s’en charger jusqu’à l’overdose.