vendredi 1 janvier 2016

Tokyo 2015 #4. Golden Gai.

Je me souviens de ce moment passé à Uramado, la chapelle de la musicienne Asakawa Maki, où l’on vient surtout écouter l’acid-folk des années 70. Uramado, bien qu’il se trouve dans la rue la plus excitante de Golden Gai (La Jetée, le Baltimore, Le Cambiare, le Jan June et le bar de Natsuco), j’ai toujours du mal à le trouver du premier coup, encore plus maintenant que la photo de Maki sur la porte, de plus en plus délavée, commence à tomber en miettes. Parfois j'ai aussi l'impression que ce bar n'est pas toujours là. Bref, à Uramado, ce soir-là, je parlais avec un couple de la mystérieuse chanteuse Morita Douji, qui s’évapora au début des années 80 en laissant huit albums ultra mélancoliques, emplis de violons qui emportent l'âme et de chœurs d’enfants fantômes. Je faisais une comparaison avec Nick Drake, lorsque le patron, sans doute le personnage le plus taciturne de Golden Gai, passe sans dire un mot Times of no Reply. J’étais dans un bar minuscule et sombre de Tokyo, avec mon verre de saké et mon paquet de Mevius et j’écoutais Nick Drake. Je n’aurai pas donné ma place pour un empire.